Les « bons chrétiens » furent aussi, à leur façon, des alchimistes opératifs. Voilà ce qui a été détruit par l’église de Rome (et censuré par les historiens) : les cathares étaient gnostiques, héritiers de la Gnose (du grec gnosis, « connaissance »), soit l’ésotérisme occidental. Une voie de guérison et de libération — une thérapie au sens fort et antique du terme — engageant l’esprit, l’âme et le corps. Et qui se rappelle à nous aujourd’hui, c'est-à-dire « au cap des sept cents ans »...

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Depuis plusieurs années, Toni Céron restitue l’ésotérisme cathare à partir de la Spagyrie, l'alchimie végétale de Paracelse (grand médecin alchimiste du XVe siècle, dont la vie et l’œuvre sont de franche tonalité cathare et gnostique). L’intrication du microcosme (l’individu) et du macrocosme (l’univers), et la respiration qu’il y a entre eux — résumée dans le solve et coagula, ou dans sparo, « ouvrir », et agero, « réunir » —, donnent à comprendre le sens de la vie et des pires épreuves. Tout y passe : à quoi sert la mémoire ? à quoi sert la souffrance ? où cela mène-t-il ? A la connaissance — de soi et de l’univers. Pour le montrer, Toni Céron insiste sur le rôle crucial des « Insolubles » : désignant « ce qu’on n’arrive pas à résoudre », nos Insolubles (que l’alchimie appelle le « Sang du dragon ») brûlent d'un « Feu secret » qui est à connecter puis aviver en réalisant que tous nos échecs furent des succès — et qu’on a eu, dans la vie, les meilleurs bourreaux possibles... Entre ainsi en action ce Feu originel, étincelle d’Esprit pur, sourcée en amont de l’espace-temps, à l’échelle de Planck — avant le Big Bang et avant la Genèse. On voit dès lors pourquoi l’alchimie est appelée Philosophie par le feu — et du même coup, ce qu'était le Consolament, le baptême de Feu des cathares. Toni Céron, qui a également pratiqué les grottes cathares d'Ussat-Ornolac, a l'art et la manière de transmettre cette flamme.

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