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Jean-Michel POUS

« Plus personne ne verra

Marie-Madeleine comme avant »

Jean-Michel, tu es contraint, comme tous les chercheurs, de composer avec l’hypocrisie phénoménale des pouvoirs publics à l’égard de l’archéologie. Non seulement les autorités ne veulent rien savoir (à commencer par la DRAC, qui interdit d’aller voir la crypte sous l’église de Rennes-le-Château) mais elles vont jusqu’à détruire ou enfouir des sites entiers (comme ce fut le cas plusieurs fois à Rennes-les-Bains, du côté de la Bernède, du Pla de la Coste ou du Serbaïrou). D’après toi, comment de telles aberrations peuvent-elles s’expliquer – alors même que l’État, il y a un an, a osé pondre une loi pour s’arroger la propriété de n’importe quelle trouvaille archéologique ?

Je n’ai jamais « composé » avec les pouvoirs publics car je ne les reconnais pas comme nos représentants. C’est pourquoi, il n’y a pas si longtemps sur l’Alaric, j’ai failli avoir une amende pour avoir creusé un « gros trou » — qui était, heureusement pour moi, dans un « coin perdu ». C’est aussi pour cela que notre équipe est divisée en « veilleurs » et « mineurs ». Cela n’a pas empêché les « autorités » de nous signifier indirectement, sur une commune située à 12 kilomètres de Rennes-le-Château (les professionnels comprendront), qu’il allait falloir arrêter de creuser… surtout que cette fois-là, le trou pouvait contenir une voiture ! Bref. La loi est là pour rappeler aux chercheurs sérieux qu’il n’est pas question d’exhumer des artefacts ou des corps qui remettraient en cause les pouvoirs publics — et pas seulement eux. Cela remettrait en cause les trois religions qui oppressent l’Occident et le pourtour méditerranéen.

Pour des raisons objectives — à la fois historiques et archéologiques mais aussi ésotériques et universelles — la haute vallée de l’Aude détient les réponses à certaines des questions qui se posent sur l’histoire de France, l'histoire de l’Europe et l'histoire du monde. J’en dirai plus le 26 juillet, sans censure, comme dans toutes mes interventions. (C’est d’ailleurs pour cela que j’ai accepté ton estrade et ce Paratge.) Ensuite, entre le 9 et le 13 août, pendant que d’autres se targuent de parler du Graal et autres fariboles, je me ferai un plaisir de ramener ce thème à sa juste valeur et à sa juste place. Le public jugera en son âme et conscience. Les gens de mauvaise foi, quant à eux, le resteront de toute façon : ils y ont trop intérêt.

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Tu fais partie des chercheurs qui admettent l’existence d’un trésor non pas vulgairement numéraire mais de caractère sacré voire transcendantal. Tu adoptes également le mot « sanctuaire » pour désigner le cromlech décrit par Henri Boudet dans La VLC, là où d’autres se bornent (c’est le cas de le dire) à de simples considérations de topographie. Or il est bien évident qu’on n’entre pas dans un sanctuaire comme dans un PMU, qui plus est, en fanfaronnant à la cantonade qu’on est le roi du pétrole parce qu’on a compris où était l’Arche d’Alliance ou la Ménorah… attitude sacrilège et profanatrice que la Tradition nomme le « péché contre l’esprit ». Cet aspect de la quête est-il important pour toi ? Quelles implications ce caractère sacré a-t-il, pour ton approche et ta façon de procéder ?

J’ai commencé comme chercheur de trésor en 1981. Je me suis laissé prendre, comme beaucoup, à L’Énigme sacrée, épisode « franglais » du vaste plan de com’ du pseudo « Prieuré de Sion » et son cortège de Mérovingiens. J’ai mis des années à comprendre de quoi il s’agissait vraiment. Or s’il y a bien trésor sonnant et trébuchant (ou « avait », car il été ponctionné, sinon vidé au fil des siècles), il y a surtout plusieurs sanctuaires, pour plusieurs familles issues de la même lignée, celle du Graal. Quant au terme de « sacré », je ne suis plus du tout sûr qu’il puisse être employé. Même si je l’ai utilisé, mes dernières recherches m’amènent plutôt à la perspective, plus prosaïque, de fortifications souterraines.

Cette Affaire, je le dis depuis des années, n’est pas une affaire du passé mais de notre présent, et surtout notre futur. Ce futur arrive à grand pas et ne se comptera pas en centaine d’années : le dénouement de cette saga est proche, très proche. Et il ne sert à rien de « s’y préparer » : il s’agit de continuer à chercher, afin d’arriver au seuil avant nos « créateurs » qui, eux, sont déjà dans la banlieue de notre galaxie… Je remercie donc ici mes frères templiers du passé qui ont su, avec les héritiers wisigoths de la lignée du Graal, réunir les conditions d’une vraie résistance à « ceux qui reviennent ». Enfin, pour ceux qui entrent là-dedans comme dans un PMU, alors misez sur le bon cheval et méfiez-vous des pronostiqueurs professionnels : ils vous feront perdre votre mise plus vite qu’un souffle.

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Il y a une anecdote intéressante dans la Petite Encyclopédie de Rennes-les-Bains et Rennes-le-Château que tu as publiée en 2014 avec Jean-Pierre Alard : le 25 mai 1732, François de Montroux, tuteur de Marie de Nègre d’Able, assassine le curé de Niort-de-Sault, avant de disparaître sans laisser de trace. Quel sens, d’après toi, peut avoir un tel acte ?

Cet assassinat, nous n’en connaissons ni les tenants, ni les aboutissants. Il se peut que ce soit une simple affaire privée qui n’interfère en rien ou presque dans l'essentiel de l'histoire de Rennes. Il est possible aussi qu’il soit lié aux secrets qui entourent cette Affaire. François est un noble, le curé de Niort-de-Sault est un prêtre, avec tout ce que cela représente à cette époque. Marie de Nègre d’Able appartient à la lignée du Graal : ce crime peut donc être lié à ce grand secret. Sans courir vers le roman au prétexte que Marie est l’une des dernières descendantes, il s'agit de rester objectifs et regarder autour de ce meurtre, quelles sont les circonstances, les acteurs, les enjeux, s’ils sont importants… ou simplement familiers… ou les deux. Cela ne satisfera ni les lecteurs, ni toi, mais j’ai appris aussi à décevoir mon public, car sinon, la ligne rouge qui sépare le chercheur du gourou peut vite être franchie. Et ce piège-la, je l’ai trop vu dans le Razès pour risquer de tomber dedans à mon tour.

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Tu t’apprêtes à publier un  ouvrage sur Marie-Madeleine. Peux-tu nous en dire plus ?

Qui es-tu Marie-Madeleine ? C’est le titre de l’ouvrage qui va sortir début juillet. Je ne peux pas t’en dire plus sans déflorer la conférence du 26 — si ce n’est que plus personne ne regardera Marie-Madeleine comme il la regardait jusqu’alors. Les tenants de la « prostituée » seront très déçus, ceux de « l’amie spirituelle de Jésus » aussi. Ceux qui dressent d’elle un portrait « gnostique » seront aussi fort abattus… à moins qu’ils n’aient été de mauvaise foi, dès le départ — et je pense en particulier au pseudo-champion de Marie-Madeleine à Rennes-le-Château, alors que ce village fut l’un des lieux de résidence de la reine Myriam de Magdala, veuve de Jésus Ben Judas, dans sa seconde Béthanie — du Razès celle-là, à quelques encâblures de Jérusalem de Septimanie… J’arrête là, sinon le public qui lira ces lignes ne fera pas l’effort de venir écouter la suite cet été à Bugarach, au pied de cette montagne du Graal où est probablement enterrée une grande dame... qui a peu à voir avec la déesse Isis.

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